"Des voix inquiètes, des questions s'élevèrent. Une peur diffuse envahit le village. Un jeune homme très enthousiaste proposa une réunion de tous les villageois pour discuter de ce sujet. Kamal lui, rétorqua qu'une réunion n'était possible que le samedi, jour de repos des ouvriers qui travaillaient dans les usines israéliennes. Certains demandèrent de trouver une solution d'urgence. Devant la gravité de la situation, Oum IsmaÏl les mit en garde contre des dangers plus grands qui guetteraient le village. "Y a-t-il pire danger que de rester sans progéniture?" lui lança un villageois.
Kamal, toujours sur un ton ironique, proposa d'engager des pourparlers avec les bébés qui refusaient de sortir, afin de connaitre leurs revendications et de désamorcer leur grève. (...)
"La vie est devenue insupportable, déclara Oum Mohamed. Il n'y a plus rien de bon. Les champs sont délaissés, jonchés d'épines. Les arbres, personne ne veut plus s'en occuper... Pourquoi nous étonner de ce qui arrive aux femmes?
C'est logique et sage que les bébés refusent de venir au monde, conclut le jeune enthousiaste. Pourquoi, en effet, naitre dans un monde où les conditions de vie ne sont pas dignes de l'être humain?"
Le bruit d'une patrouille de l'armée se fit entendre. Les gens furent priés de clore la discussion, afin que tous puissent regagner au plus vite leur maison, sans s'exposer aux exactions des soldats et des colons."
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