On a assisté, jeudi dernier, à une belle conférence du sociologue Edgar Morin à Paris. On dit « belle conférence » parce que Morin nous rappelle, (aujourd’hui ! où nous avons peur de l’autre, non pas seulement en tant qu’étranger, mais aussi en tant que « nostalgie de quelque chose d’autre », en tant que « sentiment qu’il y a autre chose » comme disait Vladimir Jankélévitch),que l’autre est partie de nous.
Voici donc quelques notes prises jeudi :
« Le problème de l’altérité est que l’autre est différent de soi et qu’au même temps il est un sujet, un individu comme moi. L’autre est un sujet en soi, autre que moi. Personne ne peut dire « je » à ma place, ou à la place de l’autre. Ce qui fait que l’autre est comme moi, mais aussi tout à fait différent. Il existe une unité humaine incontestable qui est génétique mais aussi affective. La reconnaître permet d’avoir compassion pour l’autre. L’unité et la diversité humaines sont inséparables. L’unité est le trésor de la diversité et la diversité est le trésor de l’unité. Chacun a plusieurs identités mêlées et c’est une erreur de considérer un seul aspect de l’homme et de refuser les autres. Je suis français, je suis d’origine juive, je suis européen, méditerranéen, et je suis un homme. »
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