Un écrivain italien, Antonio de Petro, écrit dans son ouvrage Dies Irae : « Il est vrai que
l’homme est au monde seulement pour ceci : apprendre. Apprendre à aimer peut-être.
Voire, c’est sans aucun doute pour cela. » C’est la meilleure clé de lecture pour le court
roman de Philippe Claudel, La petite
fille de Monsieur Linh, paru chez Le Livre
de Poche. Un homme seul traverse un pays étranger. Il est vieux. Il fuit la guerre et ne ramène avec lui qu’une
petite fille, fille de son propre fils, effacé par les bombes. Qu’est-ce qu’on
peut bien garder dans les privations les plus absolues, sans un langage, sans
les parfums, sans les paysages, sans les portraits du lieu qui donne l’identité ?
Sans que les hommes qui t’approchent cherchent, au moins, de te voir? Une
rencontre peut bouleverser les perspectives et combler la quête du cœur. On ne
peut pas dévoiler davantage du dense contenu de ce très beau texte, écrit avec la légèreté
de la poésie, sans en gâcher le mystère le plus profond : le même mystère
qui unit les hommes dans une compagnie plus fort que toute mort.
T.B.
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