lunedì 29 giugno 2015

La petite fille de monsieur Linh

Un écrivain italien, Antonio de Petro, écrit dans son ouvrage Dies Irae : «  Il est vrai que l’homme est au monde seulement pour ceci : apprendre. Apprendre à aimer peut-être. Voire, c’est sans aucun doute pour cela. »  C’est la meilleure clé de lecture pour le court roman de Philippe Claudel, La petite fille de Monsieur Linh, paru chez Le Livre de Poche. Un homme seul traverse un pays étranger. Il est vieux. Il fuit la guerre et ne ramène avec lui qu’une petite fille, fille de son propre fils, effacé par les bombes. Qu’est-ce qu’on peut bien garder dans les privations les plus absolues, sans un langage, sans les parfums, sans les paysages, sans les portraits du lieu qui donne l’identité ? Sans que les hommes qui t’approchent cherchent, au moins, de te voir? Une rencontre peut bouleverser les perspectives et combler la quête du cœur. On ne peut pas dévoiler davantage du dense contenu  de ce très beau texte, écrit avec la légèreté de la poésie, sans en gâcher le mystère le plus profond : le même mystère qui unit les hommes dans une compagnie plus fort que toute mort. 

T.B.

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