La semaine dernière je me baladais dans Paris, lorsque que j’ai vu, à côté d’une des sorties du métro, l’affiche de la projection d’un film documentaire « Les enfants d’Arna ». Elle avait lieu le jour même, et je me suis décidé à y aller, une foi sorti du travail. Un ami m’avait parlé de ce film en me disant, hâtivement, qu’il racontait l’histoire d’une femme, Arna Mer Khamis, et de son théâtre, le Freedom Theatre au camp de réfugiés de Jénine en Palestine. Le film m’intriguait. J’ai des amis là bas, comme tout le monde, et comme tout le monde j’en ai des deux côté du mur. Devant mon ordinateur au boulot, je me suis donc renseigné sur le Freedom et sur Arna.
« Née en 1929, Arna Mer Khamis meurt d’un cancer en février 1995. (…) Pendant la guerre de 1948, elle symbolisait les aspirations nationalistes de la population juive d’Israël. Mais la jeune Sabra prend rapidement conscience de ce que représente le conflit pour la population palestinienne contrainte à un exil douloureux. La remise en question est brutale : son rêve sioniste lui apparaît comme dénaturé. Arna s’engage alors dans une lutte énergique contre l’oppression et les injustices et devient profondément antisioniste. Dans les années 1950, elle rencontre Saliba Khamis, Palestinien membre du Parti communiste, et l’épouse contre l’avis de sa famille. (…) « Depuis 1949, j’ai lutté pour la paix – pas pour une illusion — mais pour une paix réelle qui établisse la compréhension entre les êtres humains. Avant 1948, les Arabes et les Juifs vivaient ensemble en parfaite harmonie. Cependant, en l’espace de quelques mois, la création de l’État d’Israël a généré racisme et mépris à l’encontre des Arabes, ce qui n’avait jamais existé auparavant. Les Arabes et les Juifs peuvent vivre ensemble, non pas parce que c’est la seule alternative, mais parce que cela s’est fait par le passé. » En 1987, quand débute l’Intifada, elle se mobilise pour la défense des enfants palestiniens emprisonnés. Elle crée l’association Care and Learning avec des militantes et des militants israéliens d’Haïfa pour pallier à la fermeture des écoles par les autorités militaires israéliennes dans les territoires occupés et pour développer l’éducation des jeunes Palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Palestine. (…) En 1989 Arna ouvre le Freedom Théâtre au cœur du camp des réfugiés. » tiré de: http://divergences.be)
Le soir je me suis donc rendu à la projection du film. A mon arrivée, une jeune femme qui avait l’air de quelqu’un qui se sent impuissant, m’expliqua que la séance avait été annulée pour des raisons de sécurité. Son association, qui avait organisé la projection, avait en fait reçu l’appel anonyme d’un groupe « sioniste » qui prévenait de leur possible présence sur place et ils avaient décidé de ne pas mettre en danger les amis qui seraient venus.
De plus en plus intrigué, je suis rentré chez moi. Pourquoi ce film faisait peur ?
Je vous laisse le regarder. Moi, j’y ai vu des enfants parler de leur futur et mourir presque devant la caméra pendant l’attaque au camp de Jénine. J’y ai vu l’un d’eux se faire exploser au cour d’une attaque-suicide. J’y ai vu un témoignage de la volonté humaine de vivre, de l’humanité de cette femme, Arna, qui, elle aussi, meurt presque en direct, épuisée plus que par le cancer, par l’amour vis-à-vis de ces enfants. J’y ai vu l’injustice qui blesse ma conscience assoupie. J’y ai vu un acte de résistance, non pas politisé, mais politique, intéressé au bien commun, à l’Autre comme interrogation à mon Moi. J’ai repensé à ce tractus vu à la sortie du métro et à une phrase que cette jeune femme et ses amis avaient écrite dessus : « Il n’y a pas de liberté, sans savoir ».
C’est peut-être pour cela que quelqu’un a voulu empêcher la projection du film, et c’est peut-être pour cela que la jeune fille avait l’air si déçu. Mais après, je l’ai vue s’éloigner avec ses amis. Ils parlaient tous un français coloré par un accent différent, issu, je crois, de différents partie du monde. Ils discutaient entre eux avec une vivacité colorée aussi. Ainsi j’ai pensé que, s’ils arrivaient à être amis, la partie n’était, peut-être, que remise.
« Née en 1929, Arna Mer Khamis meurt d’un cancer en février 1995. (…) Pendant la guerre de 1948, elle symbolisait les aspirations nationalistes de la population juive d’Israël. Mais la jeune Sabra prend rapidement conscience de ce que représente le conflit pour la population palestinienne contrainte à un exil douloureux. La remise en question est brutale : son rêve sioniste lui apparaît comme dénaturé. Arna s’engage alors dans une lutte énergique contre l’oppression et les injustices et devient profondément antisioniste. Dans les années 1950, elle rencontre Saliba Khamis, Palestinien membre du Parti communiste, et l’épouse contre l’avis de sa famille. (…) « Depuis 1949, j’ai lutté pour la paix – pas pour une illusion — mais pour une paix réelle qui établisse la compréhension entre les êtres humains. Avant 1948, les Arabes et les Juifs vivaient ensemble en parfaite harmonie. Cependant, en l’espace de quelques mois, la création de l’État d’Israël a généré racisme et mépris à l’encontre des Arabes, ce qui n’avait jamais existé auparavant. Les Arabes et les Juifs peuvent vivre ensemble, non pas parce que c’est la seule alternative, mais parce que cela s’est fait par le passé. » En 1987, quand débute l’Intifada, elle se mobilise pour la défense des enfants palestiniens emprisonnés. Elle crée l’association Care and Learning avec des militantes et des militants israéliens d’Haïfa pour pallier à la fermeture des écoles par les autorités militaires israéliennes dans les territoires occupés et pour développer l’éducation des jeunes Palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Palestine. (…) En 1989 Arna ouvre le Freedom Théâtre au cœur du camp des réfugiés. » tiré de: http://divergences.be)
Le soir je me suis donc rendu à la projection du film. A mon arrivée, une jeune femme qui avait l’air de quelqu’un qui se sent impuissant, m’expliqua que la séance avait été annulée pour des raisons de sécurité. Son association, qui avait organisé la projection, avait en fait reçu l’appel anonyme d’un groupe « sioniste » qui prévenait de leur possible présence sur place et ils avaient décidé de ne pas mettre en danger les amis qui seraient venus.
De plus en plus intrigué, je suis rentré chez moi. Pourquoi ce film faisait peur ?
Je vous laisse le regarder. Moi, j’y ai vu des enfants parler de leur futur et mourir presque devant la caméra pendant l’attaque au camp de Jénine. J’y ai vu l’un d’eux se faire exploser au cour d’une attaque-suicide. J’y ai vu un témoignage de la volonté humaine de vivre, de l’humanité de cette femme, Arna, qui, elle aussi, meurt presque en direct, épuisée plus que par le cancer, par l’amour vis-à-vis de ces enfants. J’y ai vu l’injustice qui blesse ma conscience assoupie. J’y ai vu un acte de résistance, non pas politisé, mais politique, intéressé au bien commun, à l’Autre comme interrogation à mon Moi. J’ai repensé à ce tractus vu à la sortie du métro et à une phrase que cette jeune femme et ses amis avaient écrite dessus : « Il n’y a pas de liberté, sans savoir ».
C’est peut-être pour cela que quelqu’un a voulu empêcher la projection du film, et c’est peut-être pour cela que la jeune fille avait l’air si déçu. Mais après, je l’ai vue s’éloigner avec ses amis. Ils parlaient tous un français coloré par un accent différent, issu, je crois, de différents partie du monde. Ils discutaient entre eux avec une vivacité colorée aussi. Ainsi j’ai pensé que, s’ils arrivaient à être amis, la partie n’était, peut-être, que remise.
Voir la vidéo, à partir de la 11ème minute
La Flûte Magique - الناي السحري
envoyé par foumonde. - Découvrez plus de vidéos créatives.
Nessun commento:
Posta un commento