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Scène Nationale du Havre, Normandie
La place Gambetta (actuelle place du Général de Gaulle) est affectée,
dès sa reconstruction, à l'hébergement d'un équipement municipal
monumental. En octobre 1945, dans une interview, Perret déclare : « A
l'emplacement du théâtre, nous bâtirons un ensemble qui sera le centre
de la vie intellectuelle et artistique du Havre. » Depuis le début du 19
ème siècle avec la construction du Grand Théâtre, la place Gambetta
était un haut-lieu havrais et un centre de convivialité urbaine grâce à
l'animation des cafés.
Sur le côté, la petite place volontairement désaxée (actuelle Place Perret) doit laisser découvrir sous un angle flatteur, ce futur théâtre, sur son emplacement d'avant-guerre. Perret imagine un monument intégré dans de légères architectures parcourues de portiques permettant de traverser la place à couvert. Pierre Dalloz propose une étude sur un programme comprenant des clubs nautiques, des bureaux de tourisme et des cafés. Treize projets sont soumis, dont ceux de Gérard du Pasquier, Gaston Delaune et Jacques Lamy en 1951, de Guy Lagneau et Raymond Audigier en 1954 et de Gleize en 1957-1959, mais les crédits prévus sont attribués à d'autres projets prioritaires et la place reste vide. À la fin des années 1950, Jacques Tournant préconise de coupler des commerces avec le théâtre et, en 1961, émerge l'idée d'un « embryon de centre des affaires ». La naissance de la Maison de la Culture sur ce site va donc être liée à cette volonté de créer conjointement un centre commercial.
En 1967, la Maison de la Culture, séparée du musée des Beaux-Arts où elle avait ouvert en 1961, s'installe à titre provisoire dans les murs du Théâtre de l'Hôtel de Ville qui jouxte le bâtiment à l'est. L'idée de construire une Maison de la Culture, indépendante et comprenant un théâtre, est ravivée. En 1966-1967, Guillaume Gillet (Gaston Delaune et Gérard du Pasquier, architectes d'opération) établit un projet d'aménagement circulaire de la place Gambetta comprenant des commerces, un parking souterrain ainsi qu'un bâtiment accueillant tout à la fois un théâtre, un centre culturel un casino municipal et un bowling. En 1972, la municipalité communiste du Havre, dirigée par André Duroméa, décide de surmonter les hésitations du Ministère des Affaires Culturelles en imposant l'architecte brésilien mondialement célèbre, Oscar Niemeyer. En 1973, une étude de programmation municipale est réalisée par le Bureau d'Études pour les travaux d'équipements culturels et sportifs. Puis Niemeyer entre également en concertation avec les Havrais pour préciser le programme : en 1974, il présente un avant-projet au grand public, suivi d'un film sur son œuvre et d'un débat. Suite à plusieurs projets dont le fonctionnement est jugé trop avant-gardiste, Niemeyer entreprend un aménagement global de la place pour être en accord avec la municipalité.
En 1976, le projet de ce nouvel ensemble culturel et commercial est interrompu par le Secrétariat d'État à la Culture, mais une importante campagne publique de pétition menée par le Conseil d'Administration de la MCH (Maison de la Culture du Havre) permet de le relancer en 1977.
La maîtrise d'ouvrage est menée par la Société d'Aménagement de la Région du Havre pour la Ville du Havre.
Coût : 56 millions de francs.
Surface intérieure des bâtiments : 12 219,20 m² (Grand Volcan 6 948,90 m² ; Petit Volcan 5 270,30 m²).
Sur le côté, la petite place volontairement désaxée (actuelle Place Perret) doit laisser découvrir sous un angle flatteur, ce futur théâtre, sur son emplacement d'avant-guerre. Perret imagine un monument intégré dans de légères architectures parcourues de portiques permettant de traverser la place à couvert. Pierre Dalloz propose une étude sur un programme comprenant des clubs nautiques, des bureaux de tourisme et des cafés. Treize projets sont soumis, dont ceux de Gérard du Pasquier, Gaston Delaune et Jacques Lamy en 1951, de Guy Lagneau et Raymond Audigier en 1954 et de Gleize en 1957-1959, mais les crédits prévus sont attribués à d'autres projets prioritaires et la place reste vide. À la fin des années 1950, Jacques Tournant préconise de coupler des commerces avec le théâtre et, en 1961, émerge l'idée d'un « embryon de centre des affaires ». La naissance de la Maison de la Culture sur ce site va donc être liée à cette volonté de créer conjointement un centre commercial.
En 1967, la Maison de la Culture, séparée du musée des Beaux-Arts où elle avait ouvert en 1961, s'installe à titre provisoire dans les murs du Théâtre de l'Hôtel de Ville qui jouxte le bâtiment à l'est. L'idée de construire une Maison de la Culture, indépendante et comprenant un théâtre, est ravivée. En 1966-1967, Guillaume Gillet (Gaston Delaune et Gérard du Pasquier, architectes d'opération) établit un projet d'aménagement circulaire de la place Gambetta comprenant des commerces, un parking souterrain ainsi qu'un bâtiment accueillant tout à la fois un théâtre, un centre culturel un casino municipal et un bowling. En 1972, la municipalité communiste du Havre, dirigée par André Duroméa, décide de surmonter les hésitations du Ministère des Affaires Culturelles en imposant l'architecte brésilien mondialement célèbre, Oscar Niemeyer. En 1973, une étude de programmation municipale est réalisée par le Bureau d'Études pour les travaux d'équipements culturels et sportifs. Puis Niemeyer entre également en concertation avec les Havrais pour préciser le programme : en 1974, il présente un avant-projet au grand public, suivi d'un film sur son œuvre et d'un débat. Suite à plusieurs projets dont le fonctionnement est jugé trop avant-gardiste, Niemeyer entreprend un aménagement global de la place pour être en accord avec la municipalité.
En 1976, le projet de ce nouvel ensemble culturel et commercial est interrompu par le Secrétariat d'État à la Culture, mais une importante campagne publique de pétition menée par le Conseil d'Administration de la MCH (Maison de la Culture du Havre) permet de le relancer en 1977.
La maîtrise d'ouvrage est menée par la Société d'Aménagement de la Région du Havre pour la Ville du Havre.
Coût : 56 millions de francs.
Surface intérieure des bâtiments : 12 219,20 m² (Grand Volcan 6 948,90 m² ; Petit Volcan 5 270,30 m²).
La Maison de la Culture se situe dans le prolongement du Bassin du
Commerce, l'un des paysages essentiels du centre-ville, sur une place
carrée de 120 mètres de côté, entourée au sud, au nord et à l'ouest par
des immeubles de l'atelier Perret à trame orthogonale. Niemeyer n'a pas
voulu concevoir des bâtiments dont la forme entrerait en contradiction
avec l'architecture environnante. C'est un architecte conscient de
l'emprise urbaine de son œuvre : il joue sur les oppositions d'échelles,
de masses et de niveaux. Sa composition est orientée sur l'axe de la
diagonale de la place mais ne dépasse pas les immeubles qui la bordent.
Dès son premier projet, plutôt que de réaliser un unique bâtiment dense, Niemeyer propose le système du forum en contrebas des rues avec des boutiques abritées sous des marquises en béton et deux bâtiments circulaires (le théâtre et la salle polyvalente) reliés par une grande dalle comprenant l'accueil, les expositions, les restaurants, la garderie et les bureaux de renseignements. À 3,70 mètres au-dessous de la place, la circulation des piétons est ainsi protégée par un large auvent qui ondule. Cette dalle en cantilever prolonge le sol de la ville si bien que les deux édifices blancs semblent surgir du sous-sol. L'affinement vers le haut de ces volumes de surface gauche amplifie cet élan dynamique. Niemeyer a rabaissé la place pour créer une architecture inédite qui tienne compte du climat (les vents de la mer) et de l'environnement (l'harmonie des bâtiments alentour). C'est une place qui multiplie les dimensions architecturales : les passants ne voient pas les éléments d'un seul point de vue, ils peuvent aussi regarder la place d'en haut. Niemeyer prouve ici qu'il sait adapter au temps havrais son langage architectural inventé au Brésil. Le but de Niemeyer est de dissimuler ce qui peut l'être et de laisser la surface du sol aussi aérée que possible.
Les deux niveaux inférieurs, placés en dehors de l'emprise des bâtiments, au-dessous du forum, abritent le parking.
Les éléments du programme sont répartis entre deux bâtiments distincts : l'un haut et massif, l'autre plus discret et plus ouvert. Cette partition est chère à Niemeyer qui aime séparer des volumes correspondant à des fonctions différentes sans établir de contacts apparents entre eux, notamment au Siège du Parti Communiste français et à la Bourse du Travail de Bobigny. « Quand il y a deux bâtiments, l'espace entre eux existe, il fait partie de l'architecture », déclare-t-il. À la surface aveugle et dissymétrique du théâtre répond la façade régulièrement trouée de meurtrières de la salle polyvalente. De rares ouvertures apportent la lumière naturelle dans les halls, le foyer-bar et les bureaux. La lumière artificielle est conçue de manière à être indirecte.
Les coffrages ont été réalisés avec des planches de bois sablées pour conserver au décoffrage un parement brut aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur des deux bâtiments. Une coloration blanche a été utilisée pour éclaircir les façades, actuellement revêtues de Revcoat.
Le forum est accessible par trois rampes piétonnes : deux larges en pente douce et une en spirale. Cette dernière devait tenir sans point d'appui mais un pilier a du être ajouté. Sa forme appartient au vocabulaire architectural privilégié de Niemeyer (voir les rampes du vestibule d'honneur du Palais Itamaraty ou du salon d'apparat du Palais du Planalto, Brasilia).
L'entrée du public, depuis le forum, s'ouvre sur un vaste hall d'accueil commun avec la salle de cinéma. Deux escaliers permettent d'atteindre le foyer du public du théâtre. Celui-ci est aussi directement accessible par la rue grâce à des portes à ouverture automatique ménagées sur le plan de la façade du Grand Volcan. La première étude proposait un théâtre de conception nouvelle, avec une scène tournante, de façon à varier la position du public au cours du même spectacle. Cette idée tentait Niemeyer car elle lui permettait ainsi de contribuer à la recherche théâtrale. Mais ce système a été rejeté au profit d'un théâtre classique (ouverture de scène de 27,50 mètres de largeur sur 8,50 mètres de hauteur). L'amphithéâtre de la salle est en forme de coquille. L'ensemble salle/scène occupe la totalité du volume de la coupole dont les parois ont été laissées apparentes. En revanche, la salle polyvalente a un volume de forme moitié hémi-cylindrique, moitié trapézoïdale et possède une surface circulaire libre et modulable (les spectateurs peuvent être de part et d'autre de la scène, l'entourer ou lui faire face).
Niemeyer a également cherché à composer une atmosphère à l'intérieur : les sièges de la salle de théâtre dessinent un parterre coloré et dans le foyer des miroirs fumés réfléchissent la lumière de façon mystérieuse. Le mobilier du hall (fauteuils, poufs) appartient à ses créations.
La sculpture-fontaine fixée sur le Grand Volcan a été effectuée d'après un moulage de la main de Niemeyer. L'inscription reprend une citation manuscrite de l'architecte en légende d'un croquis de la Maison de la Culture.
La sculpture de l'esplanade, disposée quelques années plus tard, a été exécutée par Martine Boileau d'après un dessin de Niemeyer (dépôt de l'État).
Dès son premier projet, plutôt que de réaliser un unique bâtiment dense, Niemeyer propose le système du forum en contrebas des rues avec des boutiques abritées sous des marquises en béton et deux bâtiments circulaires (le théâtre et la salle polyvalente) reliés par une grande dalle comprenant l'accueil, les expositions, les restaurants, la garderie et les bureaux de renseignements. À 3,70 mètres au-dessous de la place, la circulation des piétons est ainsi protégée par un large auvent qui ondule. Cette dalle en cantilever prolonge le sol de la ville si bien que les deux édifices blancs semblent surgir du sous-sol. L'affinement vers le haut de ces volumes de surface gauche amplifie cet élan dynamique. Niemeyer a rabaissé la place pour créer une architecture inédite qui tienne compte du climat (les vents de la mer) et de l'environnement (l'harmonie des bâtiments alentour). C'est une place qui multiplie les dimensions architecturales : les passants ne voient pas les éléments d'un seul point de vue, ils peuvent aussi regarder la place d'en haut. Niemeyer prouve ici qu'il sait adapter au temps havrais son langage architectural inventé au Brésil. Le but de Niemeyer est de dissimuler ce qui peut l'être et de laisser la surface du sol aussi aérée que possible.
Les deux niveaux inférieurs, placés en dehors de l'emprise des bâtiments, au-dessous du forum, abritent le parking.
Les éléments du programme sont répartis entre deux bâtiments distincts : l'un haut et massif, l'autre plus discret et plus ouvert. Cette partition est chère à Niemeyer qui aime séparer des volumes correspondant à des fonctions différentes sans établir de contacts apparents entre eux, notamment au Siège du Parti Communiste français et à la Bourse du Travail de Bobigny. « Quand il y a deux bâtiments, l'espace entre eux existe, il fait partie de l'architecture », déclare-t-il. À la surface aveugle et dissymétrique du théâtre répond la façade régulièrement trouée de meurtrières de la salle polyvalente. De rares ouvertures apportent la lumière naturelle dans les halls, le foyer-bar et les bureaux. La lumière artificielle est conçue de manière à être indirecte.
Les coffrages ont été réalisés avec des planches de bois sablées pour conserver au décoffrage un parement brut aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur des deux bâtiments. Une coloration blanche a été utilisée pour éclaircir les façades, actuellement revêtues de Revcoat.
Le forum est accessible par trois rampes piétonnes : deux larges en pente douce et une en spirale. Cette dernière devait tenir sans point d'appui mais un pilier a du être ajouté. Sa forme appartient au vocabulaire architectural privilégié de Niemeyer (voir les rampes du vestibule d'honneur du Palais Itamaraty ou du salon d'apparat du Palais du Planalto, Brasilia).
L'entrée du public, depuis le forum, s'ouvre sur un vaste hall d'accueil commun avec la salle de cinéma. Deux escaliers permettent d'atteindre le foyer du public du théâtre. Celui-ci est aussi directement accessible par la rue grâce à des portes à ouverture automatique ménagées sur le plan de la façade du Grand Volcan. La première étude proposait un théâtre de conception nouvelle, avec une scène tournante, de façon à varier la position du public au cours du même spectacle. Cette idée tentait Niemeyer car elle lui permettait ainsi de contribuer à la recherche théâtrale. Mais ce système a été rejeté au profit d'un théâtre classique (ouverture de scène de 27,50 mètres de largeur sur 8,50 mètres de hauteur). L'amphithéâtre de la salle est en forme de coquille. L'ensemble salle/scène occupe la totalité du volume de la coupole dont les parois ont été laissées apparentes. En revanche, la salle polyvalente a un volume de forme moitié hémi-cylindrique, moitié trapézoïdale et possède une surface circulaire libre et modulable (les spectateurs peuvent être de part et d'autre de la scène, l'entourer ou lui faire face).
Niemeyer a également cherché à composer une atmosphère à l'intérieur : les sièges de la salle de théâtre dessinent un parterre coloré et dans le foyer des miroirs fumés réfléchissent la lumière de façon mystérieuse. Le mobilier du hall (fauteuils, poufs) appartient à ses créations.
La sculpture-fontaine fixée sur le Grand Volcan a été effectuée d'après un moulage de la main de Niemeyer. L'inscription reprend une citation manuscrite de l'architecte en légende d'un croquis de la Maison de la Culture.
La sculpture de l'esplanade, disposée quelques années plus tard, a été exécutée par Martine Boileau d'après un dessin de Niemeyer (dépôt de l'État).
http://www2.archi.fr/DOCOMOMO-FR/fiche-havre-volcan.htm
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