L’éclairagiste Henri Alekan, né à Paris en 1909, fait partie de la génération qui débuta avec le cinéma parlant. Il entre dans l’histoire du cinéma notamment avec le film La Belle et la Bête, de Jean Cocteau tourné en 1946, film qui est un exemple emblématique de la conception de la lumière de son époque. Dans son texte « Des lumières et des ombres », Alekan étale l’idée selon laquelle la lumière crée un espace, une architecture qui se compose de clarté et de ténèbres et qui vit grâce au jeu qui s’installe parmi les deux composantes. Cette architecture traduit l’image en volumes et « zones d’attraction et de répulsion grâce au jeu de l’alternance des clairs et des sombres » Celui-ci est le moyen par lequel le regard du spectateur est naturellement guidé à aller ou à s’éloigner de certains point visuels, à suivre un parcours de l’image.
La Belle et La Bête de Jean Cocteau s’inspire fortement à des repères de type pictural et graphique (Cocteau avait demandé à Alekan de s’inspirer aux gravures des Contes de Georges Périnal et aux gravures de Gustave Doré). La valeur de l’image est calculée en termes de densité de la lumière et non par surface éclairée. Le but n’est pas donc une vision qui se définie par volumes architecturaux ou par définition d’espaces réels et objectifs, mais, selon la sensibilité de la pellicule, par le contraste d’ombre et lumière et par l’intensité de cette dernière.
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