" La domination de l’Occident, de son économie, de ses sciences et de sa culture nous semble aujourd’hui si normale que beaucoup d’entre nous ont du mal à imaginer qu’autrefois il allait autrement. L’ascension de l’Europe a commencé au XVe siècle, mais ce n’est qu’avec la révolution industrielle, au début du XIXe siècle, qu’elle s’est accélérée. Jusqu’alors les centres du monde étaient ailleurs : vers l’an mille les scientifiques arabes étaient très en avance sur ceux du Nord. La Chine compte des villes de plus de 1 million d’habitants depuis le IXe siècle. Plus d’un demi-siècle avant Christophe Colombe, l’amiral Zheng He explorait les côtes de l’Afrique et de la péninsule Arabique et, face à sa flotte imposante, les caravelles de notre explorateur génois auraient eu l’air de frêles esquifs.
(…)
La notion de « modernité » n’est plus automatiquement associée à des valeurs comme celle de la liberté d’opinion. Pékin montre que la réussite économique ne mène pas nécessairement à une réforme de la démocratie. Ce modèle nous inquiète – en Afrique beaucoup d’Etats sont sérieusement tentés d’emboîter les pas aux Chinois plutôt que de continuer de laisser l’Occident leur faire la leçon sur la question des droits de l’homme. Nous croyons que notre vision du monde est absolue, intemporelle. Nous considérons la tolérance, par exemple, comme une invention occidentale des temps modernes alors qu’au Moyen Age les musulmans qui dominaient la péninsule Ibérique, autorisaient la liberté de culte bien plus que leurs voisins chrétiens. L’ombre que nous faisons obscurcit notre vision de l’avenir ».
Marc Goergen
Stern, Hambourg
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La notion de « modernité » n’est plus automatiquement associée à des valeurs comme celle de la liberté d’opinion. Pékin montre que la réussite économique ne mène pas nécessairement à une réforme de la démocratie. Ce modèle nous inquiète – en Afrique beaucoup d’Etats sont sérieusement tentés d’emboîter les pas aux Chinois plutôt que de continuer de laisser l’Occident leur faire la leçon sur la question des droits de l’homme. Nous croyons que notre vision du monde est absolue, intemporelle. Nous considérons la tolérance, par exemple, comme une invention occidentale des temps modernes alors qu’au Moyen Age les musulmans qui dominaient la péninsule Ibérique, autorisaient la liberté de culte bien plus que leurs voisins chrétiens. L’ombre que nous faisons obscurcit notre vision de l’avenir ».
Marc Goergen
Stern, Hambourg
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