giovedì 7 ottobre 2010

Where were you on Jan. 8th?


WHERE WERE YOU ON JANUARY 8TH? Texte et mise en scène de Amir Reza Koohestani, théâtre de La Colline, Paris, du 5 au 17 octobre 2010. Avec : Saeid Changizian, Fatemeh Fakhraee, Negar Javaherian, Elham Korda, Ahmad Mehranfar, Mahin Sadri.
Le 8 janvier quatre jeunes femmes sont réunies pour répéter une pièce en vue de leur diplôme. Il y a là aussi un garçon, Abdi. Mais aussi Ali, le fiancé d’une des quatre filles. Il est un soldat. Pendant son sommeil, cette nuit du 8 janvier, quelqu’un lui vole son arme. Prétexte suffisant pour être puni, peut-être avec la mort, par l’armée, étant donné que la loi interdit d’entrer chez des particuliers avec une arme.
Mais, à la fin des comptes, peu importe qui, parmi les personnages, a réellement volé le pistolet. Le noyau de l’histoire est l’arme elle-même, en tant que possibilité de mettre fin, chacun à sa façon, à l’absurdité de la vie. Maintenant qu’on possède un flingue on est, au moins, presque justifiés de notre méfiance, de notre violence, du complot, de la nonchalance, du non sens de nos rapports quotidiens.

Je suis sorti du théâtre avec l’impression que la pièce avait pu saisir ce que je cherchais à formuler depuis un bon moment : l’impossibilité de faire confiance à qui ce soit. Les personnages s’accusent l’un l’autre, s’insultent, personne parmi eux n’écoute vraiment la douleur de l’autre, ils sont coincés.
Il ne s’agit pas seulement de Téhéran ni de l’Iran – je me disais- même si la pièce, étant en persan, a bien cherché à souligner le fait qu’il n’était pas question de mon monde à moi, sans - hélas ! - trop y parvenir. Il n’y a qu’un monde, le même que j’habite. Il n’y a qu’une vie, la même que je dois non seulement vivre, mais aimer. Une vie où on se parle presque plus face à face, mais par téléphone. Comme dans la pièce, qui n’est qu’une suite de dialogues téléphoniques.
Le dispositif scénique installé dans le Petit Théâtre de la Colline où nous, le public, on entourait les acteurs, nous plongeait dans les circonstances mises en scène et nous montrait des images projetées sur deux grands écrans. Ces images qui auraient beaucoup aimé être des signes de vie (il y avait des objets de famille, des cartes postales, des photos d’acteurs et des musiciens) mais qui n’arrivaient dramatiquement pas à trouver une raison d’être…. Des signes qui ne signifient plus rien, la vie ne nous parle plus, car nous ne pouvons ni voulons plus lui faire confiance. Et cela n’est pas seulement le drame de l’Iran, mais notre drame d’aujourd’hui. Les choses ne se passent pour nous qu’au premier degré, sans une vérité autre que celle que les yeux de chair arrivent à saisir. Une photo de la personne qu’on aime n’est plus que la trace d’une des choses qu’on possède, elle n’est qu’un objet.
« Nous vivons – dit un des personnages- une vie que nous dépasse. Et brusquement. »

1 commento:

  1. I saw the play in Iran, It is interesting for me how you interpret the play which is very much similar, regardless our nationality, with mine.

    Sara

    RispondiElimina