martedì 13 settembre 2011

Mots de la culture

Amateur


« Amateur » est le nom donné à celui qui aime des œuvres ou qui se réalise à travers elles. Il y a des amateurs de sciences et de techniques comme on parle d’amateurs d’art.

Face à l’économie consumériste qui épuise les désirs et s’effondre, l’économie de la contribution favorisée par le réseau internet (ex. Wikipédia) permettrait de transformer le consommateur en amateur.

Aimer et contribuer. La figure de l’amateur prolonge la figure du goût telle qu’elle se donnait à penser aux Lumières, comme éducation du sentiment et formation du jugement, comme singularité d’un goût pourtant socialisé, elle accompagne donc la question de la formation d’un publici critique. La figure de l’amateur s’oppose à la figure du consommateur, car l’amateur goûte le donné qu’il perçoit et par là le constitue, il participe à ce qu’il désir et par là s’individue. Aimer, c’est contribuer à ce que l’on aime ; aimer n’est donc pas posséder (celui qui aime est bien plus possédé par ce qu’il aime qu’il ne le possède lui-même), aimer n’est donc pas consommer. L’économie de l’amateur est donc moins une économie de la possession et de la consommation, qu’une économie de l’implication et de la circulation d’une énergie libidinale. L’enjeu qui se pose à l’ère du tout-réseau est que ceux-ci soient constitués comme des réseaux d’amateurs plutôt que comme des réseaux de consommateurs. Cela demande au minimum que ses agents aient la possibilité d’intervenir sur la structuration du réseau. La figure de l’amateur est donc l’idéal-type de l’économie de la contribution ; il construit lui-même une économie libidinale durable et n’attend pas que la société industrielle le face à sa place.

Par Bernard Stiegler

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