Après une entrée en matière axée sur l’architecture et l’art contemporain, la Fondation Louis-Vuitton a révélé lundi le luxueux contenu de sa prochaine exposition, à caractère historique, cette fois.
Intitulée « Les Clefs d’une passion », cette exposition se tiendra du 1er avril au 6 juillet. Il s’agira de « la troisième phase d’inauguration » de la Fondation, après deux précédents accrochages dédiés à la collection de Bernard Arnault.
Cette exposition réunira un « choix restreint d’œuvres majeures, fondatrices de la modernité, qui ont contribué à changer le cours de l’histoire de l’art du XXe siècle », de Mondrian, Malevitch, Rothko, Delaunay, Léger, Picabia, Munch, Dix, Giacometti, Matisse, ou encore Kupka et Severini. « La Fondation a vocation à s’intéresser à l’art contemporain, a déclaré Suzanne Pagé, sa directrice artistique, au New York Times. Mais elle ne veut pas ignorer l’histoire de l’art, telle qu’on peut la voir dans ces œuvres, qui continuent à être des références vitales pour les artistes aujourd’hui. »« Le Cri » : un tour de force
Ce que l’on sait pour l’instant de ces œuvres de premier ordre, c’est qu’elles incluent La Danse (1910) d’Henri Matisse, qui n’a pas été vu à Paris depuis une quinzaine d’années, Le Grand Déjeuner (1921) de Fernand Léger, No 46 (1957) de Mark Rothko, et Le Cri (1910 ?) d’Edvard Munch. Le New York Times allonge la liste de deux indiscrétions côté prêts américains : la Colonne sans fin de Constantin Brancusi, La Femme aux cheveux jaunes de Pablo Picasso.Elles seront prêtées par des institutions muséales majeures du monde entier : le musée de l’Ermitage (Saint Pétersbourg), la Tate Modern (Londres), le MoMA (New York), le Munch Museet (Oslo), le Guggenheim (New York), le Gemeentemuseum (La Haye), le Musée Pouchkine (Moscou), le Kröller Müller (Otterlo), le State Russian Museum (Saint-Pétersbourg), le MNAM-Centre Pompidou (Paris), la Kunsthaus (Zurich) ou encore le MOCA (Los Angeles).
Le Figaro relève un tour de force particulier au millieu de ces collaborations : le prêt par le Munch Museet de son célèbre Cri, d’Edvard Munch (1863-1944), portrait grimaçant et mortifère par lequel le peintre norvégien a communiqué l’angoisse existentielle et le désespoir de l’homme moderne (il en existe cinq versions au total). Après les vols de la version du Nasjonal Museet en 1994, puis de celle abritée par le Munch Museet en 2004, les deux tableaux avaient finalement été retrouvés par la police norvégienne en 2006. Depuis, ces deux versions pour lesquelles les foules se déplacent jusqu’à Oslo ne voyageaient plus... Jusqu’à maintenant. Le Centre Pompidou, qui avait dédié une rétrospective à Edvard Munch à l’automne 2011, avait pour sa part dû se passer de cette icône.
Ce privilège en rappelle un autre au Figaro : lorsque Frank Gehry, l’architecte de la Fondation Louis-Vuitton, avait assisté au vernissage du lieu, fin octobre 2014, alors même qu’il ne s’était pas rendu à celui de l’exposition que lui consacrait Beaubourg au même moment (« Pour cause d'âge, de fatigue et de non concordances des dates »). Le musée parisien reste en tout cas beau joueur face à son concurrent privé, puisqu’il sera l’un des prêteurs des œuvres présentées dans « Clefs d’une passion ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/arts/article/2015/02/04/la-fondation-vuitton-va-aussi-exposer-les-tresors-des-autres_4569269_1655012.html#Q3CF0eTY8Kq8sr8I.99
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