Victor HUGO (1802-1885)
A ceux qu’on
foule aux pieds
L’Année
terrible (1872)
Référence
aux années 1870-1871 (guerre contre la Prusse, siège de Paris, capitulation de
Paris, défaite de Napoléon III le 4 septembre 1870, et guerre civile à Paris). Commune de
Paris, 18 mars-semaine du 21 au 28 mai (« semaine sanglante ») 1871.
Voir :
Pierre MILZA, L’Année terrible. Tome 1, La guerre franco-prussienne,
septembre 1870-mars 1871 / Tome 2, La Commune, mars-juin 1871,
Paris, Perrin, 2009.
A son retour
d’exil, en 1871, Victor Hugo participe à la défense de Paris assiégé par les
troupes prussiennes. Il est en Belgique pendant La Commune, gouvernement
révolutionnaire imposé par le peuple parisien, violemment réprimé par les
forces de l’ordre.
Incendie de
la bibliothèque du Louvre par les Communards le 24 mai 1871
« […] Étant
les ignorants, ils sont les incléments ;
Hélas !
combien de temps faudra-t-il vous redire
À vous tous,
que c’était à vous de les conduire,
Qu’il
fallait leur donner leur part de la cité,
D’une
tutelle avare on recueille les suites,
Et le mal
qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes.
Vous ne les
avez pas guidés, pris par la main,
Et
renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin ;
Vous les
avez laissés en proie au labyrinthe.
Ils sont
votre épouvante et vous êtes leur crainte ;
C’est qu’ils
n’ont pas senti votre fraternité.
Ils
errent ; l’instinct bon se nourrit de clarté ;
Ils n’ont
rien dont leur âme obscure se repaisse ;
Ils
cherchent des lueurs dans la nuit, plus épaisse
Et plus
morne là-haut que les branches des bois ;
Pas un
phare. A tâtons, en détresse, aux abois,
Comment
peut-il penser celui qui ne peut vivre ?"
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