domenica 22 maggio 2011

Jacques Copeau, deuxième partie

La troupe au Garrick Theatre de New York.

Et puis, voici la guerre. Dullin et Jouvet sont dans l’armée. La France a besoin de propagandistes à l’étranger et ainsi en 1917, Clemenceau charge Copeau du Théâtre français Garrick à New York. Copeau y réunit toute la troupe du Vieux Colombier, en obtenant la rentrée de Dullin et Jouvet.
Dans ses souvenirs il ne décrit que des chagrins dus à cette période aux Etats-Unis. « Le labeur qui nous avons accompli durant ces deux années d’exil, passe l’imagination (…) La première année s’étant écoulée dans un rythme à peu prés tolérable, (…) la second fut inhumaine. (…) A travers ces éprouves (…) nous tracions notre sillon, nous exercions notre influence, nous préparions le chemin pour d’autres. » Il faut ajouter que le répertoire dans une ville comme New York devenait de plus un plus un répertoire de commande, un succès en appelait un autre. Copeau rentre en France le 6 Juillet 1919, dans un état d’âme épouvantable. Quand il rouvre sa petite salle du Vieux Colombier, ce n’est pas avec le même enthousiasme qu’en 1913. Il est fatigué, de santé fragile, il est déçu par le théâtre contemporain. Copeau conduit toute sa vie en suivant un rêve après l’autre. Comme d’autres grands génies de son temps, Copeau comprend qu’il faut fonder une école afin que le théâtre puisse être renouvelé à l’origine. Il faut au même temps renouveler constamment la troupe avec des éléments jeunes pour que cette tâche soit accomplie.

L’école

Ce que Copeau avait déjà compris en 1913, quand il apposa sur les murs de Paris la très connue affiche qui commençait par : «Théâtre du Vieux Colombier : appelle à la jeunesse pour réagir contre toutes les lâchetés du théâtre mercantile et pour défendre les plus libres, les plus sincères manifestations d’un art dramatique», c’était l’importance de la jeunesse. C’est pour elle qu’il ouvrira l’Ecole du Vieux Colombier avec Suzanne Bing en 1920, en rue Cherche -Midi dans un local que Copeau voulait séparé du Théâtre.
Il déclara aussi, que cette deuxième étape de son travail, l’ouverture de l’école, était même plus importante de celle du 1913 avec l’ouverture du Théâtre.
Elle mérite donc d’être creusée en peu plus au fond.
Pendant les années à Paris et à New York Copeau revient sur son idée de départ. Il était parti de ce point là, déjà avec les journées que la troupe passait ensemble à Limon.
Son but était créer une troupe de jeunes dévoués (parmi eux, Marie-Hélène Copeau (Maiène), Jean Dorcy, Aman Maistre, Jean Dasté) et obéissantes à la mission de l’art théâtral. Selon sa vision, ils devaient arriver à avoir un même esprit et à une même formation générale. Chaque élément de la troupe devait se compléter d’une façon harmonieuse, développant sa propre capacité personale à faveur de toute la communauté.
C’est une idée de « communauté » très proche à l’idée d’une famille, dont le père était, bien évidemment, Copeau lui-même. La méthode suivie ne se éloignait d’ailleurs pas de cette conception. «Sa méthode épouse le développement de l’instinct du jeu chez l’enfant. On commence par la gymnastique, par le développement du corps. Puis on passe au rythme intérieur, à la musique, à la danse, au mime, à la parole, aux formes dramatiques élémentaires, au jeu conscient pour arriver à l’invention scénique. »
L’école entraînait des certaines règles morales que les comédiens devaient suivre. D’abord ils devaient accepter l’obligation de étudier leur art et pour leur art. L’école offrait une culture solide d’ordre général qui se fondée non de moins sur l’expérimentation. Copeau pratiquait une pédagogie adressée non seulement aux résultats de l’élève, mais aussi à son âme, c'est-à-dire à ses qualités « morales » qui devaient le soutenir dans le grand effort d’une vie dédiée au théâtre. Les cours étaient divisés selon l’âge des élèves. Il y avait un cours pour les enfants à partir de 8 ans, jusqu’à 12 ans et un deuxième cours pour les adolescents de 14 jusqu’à 20 ans. La journée était divisée entre cours d’éducation physique, musique, éducation de l’instinct théâtral, langue française, exercices de mémoire, développement du sens dramatique, diction, mise en scène, travail di bois et du cuir avec des notions de dessin pour fabriquer des masques.
Copeau passait désormais toute sa journée avec Madame Bing et les élèves de l’école et il savait bien de ne pas pouvoir mener de front les deux activités. Il devait choisir entre les deux choses les plus importantes de sa vie, et en plus les comédiens du théâtre étaient de plus en plus malheureux de cette situation.
On peut imaginer que Copeau ait choisit pour l’école dès le début, mais que quand même il aurait aimé que le théâtre pût continuer sans lui. C’est pour ça que, quand Dullin quitte le Vieux Colombier pour tenter sa chance, Copeau commencera une période de crise morale qui l’amènera aussi à la conversion au catholicisme.
Marcel Raymond écrit à propos de cette période que « Copeau se désaffectionne de sa troupe. Il est devenu irascible. Les jeunes auteurs s’emportent contre lui parce qu’il ne lit plus les manuscrits qu’ils lui soumettent. (…) Les critiques ne comprennent pas ce qu’il veut. (…) Copeau est appelé à défendre son œuvre devant la Société des Amis du Vieux Colombier ? Soixante-quinze pour cent des fondateurs n’ont pas renouvelé leur souscription. C’est la faillite. »
L’année 1923 connaît tout de même des très importantes mises en scènes : « Bastos –Le –Hard » de Léon Régis et François de Veynes, « L’imbécile » de Pierre Bost et « La maison natale » de Copeau, après lesquelles le théâtre ferme les portes. C’était le 15 Mars 1924. C’est comme ça que Copeau commente les faits : « Il n’est pas vrai de dire que Le Vieux Colombier ait agonisé. Il n’est même pas vrai de dire qu’il soit mort, qu’il se soit éteint. C’est moi qui me suis arrêté. »

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